A partir de quand peut-on considérer qu’on est addict au sexe ?

A partir de quand peut-on considérer qu’on est addict au sexe ?

addict au sexe

A partir de quel moment peut-on dire que cette personne est addict au sexe ? Il n’est pas facile de répondre à cette question, mais nous avons posé la question aux spécialistes pour avoir des éléments de réponse.

Pour rappel, le donjuanisme est le besoin irrépressible de séduire et de coucher avec le plus grand nombre de femmes possibles. C’est une forme d’addiction sexuelle. D’ailleurs, ce problème est pris très au sérieux par les professionnels. Pourquoi ? Parce qu’il cause d’énormes dégâts aux individus.

Qu’est-ce que l’addiction sexuelle ?

L’addiction se définit comme « la perte de la liberté de s’abstenir ». En d’autres termes, une personne addicte devient esclave d’un produit ou d’un comportement. Quand on évoque l’addiction sexuelle, on parle de la consultation frénétique de sites pour adultes ou la multiplication d’aventures sexuelles. Une fois l’acte sexuel accompli, à peine soulagée, la personne est de nouveau en proie à l’insatisfaction et donc à l’impérieux besoin de recommencer.

A noter que cette addiction apparait souvent à l’adolescence et tend à évoluer au cours de la vie. C’est un processus auto-destructeur, signe d’une fuite de soi et de la vie.

De l’envie à l’addiction

Eprouver des pulsions sexuelles est tout à fait normal ! Au fil du temps, la sexualité s’installe et peut prendre diverses formes : hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, sexophilie, asexualité, etc.

Comme vous le savez sans doute, l’attirance pour une personne du sexe opposé est naturelle. Tant qu’il n’y a pas d’excès, le besoin de faire l’amour avec votre partenaire entre dans la normalité. C’est l’abus de ce besoin qui devient une addiction et se transforme donc en maladie.

Souvent, c’est suite à un choc émotionnel ou un état dépressif que celle maladie apparait. La personne a donc besoin de visionner des films pornos plusieurs fois par jour, voire du sexe dans les magazines, se masturber fréquemment, etc. Si c’est le cas, sachez que vous devez réserver un rendez-vous chez un professionnel pour trouver des solutions à votre problème.

Une pathologie répandue

C’est à partir du XXe siècle que les experts commencent à s’intéresser à la sexualité et ses perturbations, notamment les médecins et les psychanalystes. En 1948, le premier rapport Kinsey a été publié concernant la sexualité masculine pour cerner le problème de l’hypersexualité. Selon les résultats de cette étude menée sur un échantillon de 5 000 hommes, 7,6% déclarent avoir un orgasme de façon quotidienne pendant une période de 5 années consécutives.

Dans notre société actuelle, les experts n’arrivent pas à évaluer le nombre de malades du sexe. « D’autant que les individus piégés par leur addiction sont souvent dans le déni. Pour eux, tout cela est normal, naturel », indique un thérapeute.

Florence Thibaut, un professeur en psychiatrie et chercheuse à l’Inserm, nous révèle quelques chiffres : les comportements hypersexuels concerneraient de 3 à 6% de la population sexuellement active, et pour une large majorité des hommes (à 80%).

La prise de conscience

Pour une personne addicte, il est souvent difficile de se rendre compte qu’elle a un problème. Dans la majorité des cas, c’est son entourage qui lui fera prendre conscience qu’il souffre d’une maladie : l’addiction au sexe.

En général, c’est à la suite d’une intense dispute avec son partenaire et une prise de renseignements vers des amis ou sur Internet, que la personne finit par comprendre et admettre qu’il doit faire appel à un expert pour consulter. Dans ce cas, le médecin peut lui prescrire quelques médicaments. Mais il faut savoir qu’il est indispensable de suivre une thérapie. Le traitement peut prendre beaucoup de temps, mais le résultat sera au rendez-vous.

Une dépendance au cybersexe

Les comportements varient d’une personne à une autre : addicts au sentiment amoureux ou à l’acte sexuel. A noter que l’addiction au sexe n’a rien à voir avec la paraphilie, mais il s’agit d’une activité qui dérape et échappe au contrôle du sujet. On peut par exemple citer la masturbation compulsive, jusqu’à 10 fois par jour.

A noter que d’autres dépendances peuvent s’ajouter à cette addiction sexuelle, notamment l’alcool ou les drogues.

Pour les addictions sexuelles, Internet est un nouvel espace. Selon Florence Thibaut, le cybersexe concernerait près de 10% des hommes internautes. Ils consomment constamment des vidéos pornographiques en ligne, jours et nuits…

Pour finir, on note qu’il serait malavisé de définir un seuil à partir duquel une addiction au sexe peut être considérée comme pathologie. C’est la personne qui est en mesure de dire s’il souffre d’un comportement dont il se sent l’esclave au point de ne pas arriver à y mettre fin sans aide extérieure. Il est donc de plus en plus recommandé de faire appel à un expert pour consulter et résoudre le problème.

stivOstin

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